C'était une journée comme une autre; Elle avait commencé comme les précédentes et allait sans doute finir comme les suivantes. C'est à dire dans la joie et la bonne humeur; Exit le calme, les élèves qui prenaient part au voyage étaient tous dégénérés et semblaient tous être en furie. Après tout, ce genre d'opportunité si rare devait être croquée à pleine dent; Et les lycéens de Kyoso n'avaient absolument aucune intention de se gêner. Ils s'amusaient comme des petits fous et il n'y avait absolument aucune modération; Aucun self-control, aucunes limites. Ils faisaient ce qu'ils voulaient, quand ils voulaient et presque aussi longtemps qu'ils désiraient; La seule borne imposée par les professeurs – et bravo à eux, au passage – était un semblant de couvre-feu pas trop tard. Enfin, c'était pas vraiment utile puisqu'en fin de soirée, neufs bons dixièmes des élèves étaient tellement crevés qu'ils ne pouvaient sortir de leurs lits et de leurs chambres.

Ce jour là, Jun prenait un bain dans sa salle de bain; La seule porte verrouillée était celle de sa chambre – qui menait donc vers l'extérieur -, celle qui était entre la pièce où il se situait et la chambre en elle même étant ouverte – puisque personne ne pouvait théoriquement entrer -. C'était, pour tout vous dire, le pied; Après quelques heures à courir sur la plage à la manière de « Alerte à Mabilu », il était las et couvert de sable fin. Et prendre un bain était sans l'ombre d'un doute, selon Jun, le meilleur moyen de se décompresser et se relaxer. Personne pour venir vous faire chier; Personne pour vous déranger. Un silence plat – ponctué par l'écoulement modéré de l'eau – qui reposait son mental fatigué et son corps exsangue.

Après une bonne demie heure calé entre deux mètre carrés, le jeune homme sortit et se sécha; De la tête aux pieds. Puis il enfila un caleçon blanc immaculé fort confortable. Et c'est à moitié dénudé qu'il sortit de la salle de bain et qu'il regagna sa chambre; Que faire maintenant ? Dormir ? Regarder la télé ? Retourner dans le séjour pour mater des magazines ? Il avait l'embarras du choix mais aller se reposer était ce qu'il y avait de plus intéressant; Et au moment où il se dirigea vers son lit tout bien fait, il aperçut l'inconcevable. L'irréalisable. Mais pourtant quelque chose de bien commun dans les animes japonais où les héros se reposent, dans un épisode, dans une auberge avec un Rotenburo.

Sur le lit de Kazuo se trouvait un singe. Enfin, des singes. Oui, ces saloperies d'animal bipèdes qui étaient malins – comme des singes, c'est connu – se tenaient sur le lit du meilleur ami de Jun, en train de fouiller dans sa valise complètement ouverte. Ils jetaient un peu partout ses vêtements – pourtant bien pliés – dans la chambre et la rendait désordonnée comme jamais. Et en bon garçon et bon ami qu'il était, Jun se jeta sur ces animaux pour les empêcher de commettre davantage de dégâts. Cons de vandales, comme dirait l'autre.
Le sportif de haut niveau s'écrasa bien entendu sur le lit puisque les malins singes s'esquivèrent; Il fit une roulade en avant, avant de se cogner contre le mur et finir à moitié inerte sur le sol; L'air incrédule, le garçon se retrouvait sans vraiment faire attention avec le caleçon porte bonheur rose de Kazuo sur la tête et un soutien gorge – dont l'appartenance lui échappait totalement – autour du cou -. Il avait légitimement mal au crâne et la douleur due à sa glissade lui lançait méchamment à la tête. Et lorsqu'il reprit complètement ses esprits, il se releva d'une traite et fixa les trois petits voleurs. Celui qui semblait être le chef de la bande – qui revêtait à présent d'une chemise de Matsuda fils – et ses lunettes de soleil – de marque, bien entendu – lançait un regard de défis en direction de Jun, un peu sur ses nerfs.

Et après une bonne minute de calme où les deux partis se fixaient avec un air vindicatif, la bande de mécréants s'enfuirent par la fenêtre, bondirent sur un arbre et se dirigèrent vers la forêt de l'île; Jun, réagissant au quart de tour et visiblement énervé par l'acte inconsidéré de trois cons d'animaux bondit à son tour sur l'arbre situé devant la fenêtre et glissa du tronc avec agilité. Et aussi rapidement qu'il put, courut en direction des bois; Pauvrement habillé, avec un caleçon rose sur la tête et un soutien gorge autour du cou, je vous le rappelle.
Aussi rapide qu'un guépard, le jeune homme fixait les singes avec son regard d'aigle; Fin, précis et tranchant; « Il n'en restera qu'un » murmura Jun, avant d'enchaîner par « Et ça sera moi, bande de voleur ! »
Il courut des minutes qui parurent éternels; la forêt n'était absolument pas propice à ce qu'un garçon presque nu court; Ses pieds étaient meurtris et son corps en entier était couvert de petites coupures dut aux branches et aux végétaux qui semblaient être du côté des trois bipèdes; Mais rien ne pourrait arrêter Jun-minator; Ce n'était pas trois cons couverts de poils qui allaient vaincre l'invincible sportif. Sa fierté ne s'en remettrait pas; Son honneur non plus. D'autant plus qu'ils leur avait lancé un défis – ah bon ? - et Jun ne pouvait abandonner.
La course poursuite fulgurante se poursuivait; Aucun des deux partis ne semblait vouloir s'arrêter; Aucun ne semblait ralentir; Et en plus, le footballeur donnait l'impression d'être de plus en plus rapide, de plus en plus véloce et de plus en plus en colère; L'ire de Jun sera terrible, petits singes; Redoutez la colère de ce féroce japonais. Et après une bonne demie heure de course dans la dense forêt, le chef singe commença à ralentir; Et quand ce dernier fit un bond pour esquiver une racine d'arbre, le capitaine de l'équipe de foot bondit à son tour sur lui et l'attrapa à la taille. Il le plaqua au sol comme on le ferait au rugby avec sa main droite; Un regard de fou furieux et la sueur qui perlait sur son visage.

« GYAHA, je t'ai eut petit enf... » Et au moment où il allait retirer les fringues que l'animal avait voler tantôt, l'attention de Jun fut attiré par quelque chose situé à sa gauche.

Une jeune fille, assise là en train de faire Dieu savait quoi; Le regard empli de colère de Jun devint vide; Puis c'était l'embarras et la honte qui l'emplit. Son étreinte sur le singe devint plus léger, lui laissant assez d'espace pour s'enfuir – en jetant tout ce qu'il avait voler -, laissant un garçon désemparé, presque nu, face à une jeune lycéenne dont la rétine devait trembler. « Euuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh »