Park Ki HyungS
Humeur : Alors si Jeudi je fais les Maths et la Chimie, ça me laisse le temps de faire la Géo et l'Anglais Vendredi. Nickel.
Messages : 15
| Sujet: And the moon blew up [Jee Hee] Mer 25 Nov - 17:52 | |
| Il faisait nuit noire depuis bien longtemps quand Ki Hyun sortit de ce qui ressemblait presque à une transe vaudou. Le jeune homme ne faisait partie d’aucune secte, loin de là, mais ses yeux rouges, explosés par la fatigue, et son teint blafard, lui donnait l’air d’un mort vivant. Le coréen s’était levé dix-huit heures plus auparavant, avec la ferme intention d’occuper sa journée comme il se doit. A la médiathèque, il avait soigneusement sélectionné deux films très … intéressants : le premier sur les grandes guerres en Europe, et le second une adaptation cinématographique d’une pièce de Corneille, en quatre heures. Ce qui aurait tué d’ennui le commun des mortels. Mais Ki Hyun adorait le vieux dramaturge français et ses mélodrames mortellement soporifiques. Lorsqu’il était passé devant la jeune réceptionniste, celle qui lui faisait toujours de grands sourires et qu’il trouvait avec une naïveté agaçante très gentille, elle avait écarquillé les yeux à s’en irriter les globes oculaires. Complètement indifférent à ce qui pouvait bien se passer autour de lui, le coréen lui avait dit au revoir, armé des deux dvd les plus monotones du millénaire. A peine rentré dans sa chambre, il s’était fait un gouter considérable, et avec la pensée que Hyukkie déteignait beaucoup trop sur lui, avait entrepris de s’empiffrer l’estomac et le cerveau. Toute personne normalement constituée en aurait fait une overdose de nourriture et d’information. Mais Ki Hyun est un extra-terrestre. Content de ce qu’il avait appris, il avait jeté un coup d’œil à ses cours de la semaine. Bon d’accord, il avait une faiblesse. Les maths. Ki Hyun haïssait cette matière qui ne parlait de rien de concret, qu’une accumulation de chiffres et de lettre sorties de nulle part. Celui qui avait fait son planning devait lui en vouloir. On n’a pas idées de mettre tout les cours d’une seule et même matière sur un seul jour. Le visage du brun s’était tordu en une grimace dégoutée. Puis, il avait finalement décidé que, dorénavant, il ferait la grasse matinée les mercredis matins. Les cours c’est bien, mais le sommeil c’est sacré. Finalement, il s’était glissé dans la douche, et même si c’était la seconde qu’il prenait dans la journée, il se droguait littéralement aux toilettes de chat. Résultat, l’eau avait coulée sur sa peau, dessinant les courbes de son corps musclé sans avoir jamais vu une salle de sport de sa vie. Malicieuses, les gouttelettes dévoraient sa peau basanée, réchauffant la moindre parcelle de peau. Puis il avait décidé d’aller à la bibliothèque. Où il avait passé le reste de son après-midi, le nez dans des livres de grecs ancien, de vieilles poésies françaises et des documentaires anglais. Il avait ingurgité toutes ces informations en buvant café sur café, effrayant les rares étudiants qui venaient gaspiller un jour de repos dans un sanctuaire des livres. Et le voilà qui relevait les yeux pour découvrir, à travers la brume sur ses prunelles, qu’on l’avait laissé là. Un soupir franchit ses lèvres douces. Frottant ses yeux rougis, explosés de fatigue, le jeune homme se lève et range avec soin la dizaine de livre sortis plus tôt dans la journée. Tout son corps le fait souffrir d’être resté aussi longtemps penché sur la table haute, et le sang qui se remet à circuler dans ses membres ankylosés est une sensation vraiment désagréable. Il fait quelques pas en direction de la sortie, mais, avisant la machine à café qui n’est pas débranché, il cède à la tentation et se permet une énième dose de caféine pour la journée. Rebroussant chemin, il tapote le petit engin qui se met en marche avec un léger vrombissement, comme des ailes de colibri. Un gobelet tombe dans l’espace qui lui est réservé, et sans que le bruit ne s’intensifie, la machine se met en marche, crachotant doucement un liquide chaud et à l’odeur forte. Le coréen place ses mains de chaque côté de la tasse en plastique, savourant la chaleur moite qui se répand sur sa peau. Il se saisit de son verre et s’éclipse enfin, à pas de loup, traversant les couloirs sombres. Toute les lumières sont éteintes, et il regretterait presque d’avoir passé autant de temps à potasser son cours. D’ailleurs, il exagère grandement lorsqu’il dit ça, ayant rapidement dévié sur des choses beaucoup plus passionnantes que les rares connaissances apportées par l’enseignement. L’idée de rejoindre son lit disparait pourtant avec la première gorgée du breuvage, doux mots murmurés à son oreille. D’avoir trop lu, Ki Hyun ne marchait pas correctement. Son corps refusait d’exécuter correctement les mouvements simples que son cerveau leur ordonnait. Il donnait l’impression d’avoir trop bu, ou de n’avoir pas dormi depuis l’aube des temps. La seconde solution flirtait dangereusement avec la première, même s’il n’avait pas touché une goutte d’alcool depuis le jour de son anniversaire, presque huit mois plus tôt. Il finit par déboucher hors du bâtiment, et tituba jusque sur un carré de pelouse, où il s’assit avec délice, sirotant tranquillement son reste de café. Il sentait le sang lui monter à la tête, l’étourdir, ses paupières s’alourdirent, et pourtant, il ne se sentait pas fatigué, au contraire très réveillé.
|
|