» Résidence de Miyuki Yoshida & Erika Setsuko, 10h.

- Laissez moi respirer ...

Un chuchotement lancé d’une voix faible, recroquevillée sur elle-même, Miyuki se bouchait les oreilles à l’aide de son coussin. Que se passait-il qui pouvait bien l’appeler autant en si peu de temps ? Était-ce devenue une fête nationale de la faire disjoncter ? C’était devenue une routine insupportable, chaque soir, on l’appelait, elle décrochait et aucune voix. Qu’on la laisse un peu tranquille ! Les yeux clos, les draps recouvert au dessus de sa tête, elle chercha à tâtons son cellulaire qui ne cessait de sonner, elle regarda le nom qui s’y affichait et ouvrit de grands yeux. Akiyo ? Que lui voulait-il encore ? N’avait-il donc pas compris qu’elle ne pouvait pas le voir à son aise … Quoique, Erika n’était pas encore rentrée, elle aurait bien pu répondre et discuter tranquillement avec le jeune homme, mais l’envie ne se faisait pas ressentir. Un haut le cœur la saisit et elle se rallongea doucement sur le dos tout en fermant les yeux. Ce n’était pas bon, sa fièvre n’avait toujours pas baissée. Aller chez le médecin ne l’enchantait guère, mais elle devrait bien considérer cette solution, elle avait sûrement dû attraper un mauvais rhume. Son téléphone sonna à nouveau, un sursaut la fit transpirer encore plus qu’elle était, elle ne comprenait plus rien …

Elle ferma les yeux pour se calmer, toute en sueur, elle se couvrit un peu mieux avec son drap et tenta de se rendormir. Cela paraissait si lointain, mais pourtant ça ne remonte qu’a un mois; Le jour où Erika lui montra qui était son « pire » ennemi, ce fut une sorte de choc pour Miyuki, qui sans le savoir avait eu une relation avec ce dernier qui dépasse l’entendement. La chose la plus simple qui parut bien évident pour les deux jeunes gens étaient de s’éviter. Car oui, comment faire pour ne pas déclencher l’ouragan ? C’est de mettre des dispositifs de sécurité, n’est-ce pas ? Miyuki voulait à tout prix éviter la colère noire d’Erika, car même si cette dernière pouvait douter d’elle ne serait qu’un tant soi peu, La Golden Girl tenait à elle plus que tout au monde. Est-ce de l’Amour ? Non, c’est beaucoup plus fort, ce sentiment n’existe pas et n’a pas de nom, alors ne cherchez pas …

Saleté de mauvais rhume, ce mauvais goût dans la bouche lui donnait déjà le tournis. Et ce portable qui continuait encore de sonner, elle tenta de bouger son bras, mais une douleur la saisit au ventre. Elle laissa tomber son mouvement, pour se recroqueviller à nouveau de douleur, appeler quelqu’un mais n’importe qui, Erika ? Oui, mais cela lui paraissait si dur, et elle devait sûrement occupée. Depuis qu’elle avait pris la tête de son club de Danse, cette dernière se donnait à fond dedans, et Miyuki n’avait pas l’envie de la déranger en pleins cours de danse ou occupations administratifs du club. Naoki ? Il était son meilleur ami, et Dieu seul savait le nombre de fois où il lui demandait de l’appeler pour n’importe quoi si elle en avait besoin, elle aurait bien voulue, mais la douleur ne s’estompa pas. Au fond, elle n’osait pas lui demander de traverser la ville pour la soulever de son lit, c’était ridicule. Oh puis zut ! Elle se fera encore frapper sur la tête par ce dernier de ne pas l’avoir téléphoné mais bon tant pis. Et son téléphone sonna encore, c’était du harcèlement ou quoi ? Ou ressentait-il à ce point le besoin de la voir ? Dans un effort, elle se redressa légèrement contre le mur, mais la douleur et le tournis l’empêchait d’avoir conscience de ses mouvements ou encore de ses besoins. Le téléphone cessa de sonner, elle ferma les yeux. Elle commençait vraiment à avoir la tête qui tourne, elle respira et sombra dans un sommeil qui fut assez court à son goût.

Une sonnerie aussi lointaine paraissait-elle retentit. Elle fut forcer d’entrouvrir un œil, puis le second. Elle tenta de se relever mais la douleur la fit grimacer, elle respira doucement en essayant tant bien que mal de se lever avec difficulté. Elle s’assit sur le lit, et saisi un mini pull qu’elle jeta sur ses frêles épaules. Puis elle marcha en titubant vers la porte. Son teint pâle qu’elle entraperçu dans le miroir l’inquiéta encore plus qu’elle ne l’était, son visage était pâle, en sueur et elle tremblotait doucement. Elle ouvrit la porte et croisa le regard d’une personne qu’elle ne pensait certainement pas voir devant sa porte...

" Je voulais juste passer pour te voir. Je peux savoir pourquoi tu n'as pas répondu à mes appels ? "

Miyuki garda le silence. Elle ferma les yeux tout en déglutissant avec difficulté, elle posa sa main contre la porte pour se maintenir debout alors que ce dernier s’était déplacé juste pour lui demander des comptes ? Mais il s’attendait à quoi, à ce qu’elle lui réponde et qu’ils remettent encore une soirée de folie à deux ? Il ne comprenait vraiment rien, qu’elle était coincé dans un dilemme sans fin où mentir à sa meilleure amie lui fendait le cœur. Egoïste était-il ? Non, la G-Girl comprenait son besoin de vouloir la voir, il fallait dire qu’elle aussi même si elle s’en voulait d’avoir couché avec lui, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas pris autant le pied pendant une nuit.

- Je n’en ressentais pas l’envie, voila tout …

Elle baissa le regard et s’écarta en silence pour le laisser entrer. Il n’allait pas rester dehors d’autant plus qu’il faisait froid. Miyuki frissonna puis elle ferma la porte qui menait à l’entrée qui annonçait la grande résidence. Elle lui demanda de la suivre, elle le fit rentrer dans sa chambre et s’assit sur son lit tout en le regardant. Elle discuta de tout et rien n’ayant rien de bien spécial à lui dire, étant malade, rien n’était très fleurissant dans vie pour l’instant.

- …

Les bruits de pas qui se manifestaient dans la résidence annonça clairement le retour d’Erika. Le jeune se leva d’un bond paniqué en scrutant d’un regard vif une cachette éventuelle où il pourrait se cacher. Miyuki se leva aussi vite qu’elle pouvait, s’avançant vers lui, elle failli trébucher mais se rattrapa maladroitement contre Akiyo. Elle leva son regard brun vers lui, en lui souriant timidement en gage d’excuse, mais il semblait toujours aussi inquiet. Puis le martèlement à la porte annonça le coup de théâtre de la pièce de s’avèrerait être dramatique dans le futur. La voix d’Erika s’éleva et Miyuki lui mit sa main devant sa bouche pour le faire taire. Elle se rapprocha de lui doucement et dans une geste presque doux, elle se mit sur la pointe des pieds pour atteindre ses oreilles et lui susurrer d’une voix faible :

- Ne t’enfuis pas, je sais que tu as peur, mais fais moi confiance …

Elle lui sourit timidement et se détacha de son étreinte tandis qu’elle se dirigeait en marchant maladroitement vers la porte. Elle poussa un soupir et ouvrit la porte pour croiser le regard de son amie. Elle essuya la sueur de son visage avant de lui sourire faiblement, comme sa santé lui permettait.

- Rika … Désolé de ne pas avoir cuisiner, je me sentais fatiguée … !