▬ yesiam;MAD. {JunWan}

Lalala. Quelle belle journée, pensa-t-il, tout en glissant son écharpe sur son nez pour en cacher le bout rougit. Belle journée, tu parles. Le beau, magnifique ciel gris. Le oh - si merveilleux vent qui soufflait avec violence dans ses yeux pour faire apparaître les quelques perles humides qui glissaient le long de ses joues. Magnifiques. Un vrai temps de merde, se résigna-t-il finalement à penser lorsqu'il réalisa qu'il ne ressentait pratiquement plus le banc sous ses fesses tellement ce dernier était congelé. En fait, là, il avait l'impression d'être directement assis dans son congélateur. Exactement ça. La tablette de son pauvre, vieux congélateur mal réglé ; oui, parfaitement, celui qui fait des glaçons à la fin de la journée. Il soupira et grimaça, bougeant maladroitement, frottant ses mains l'une contre l'autre. Depuis quand les premiers jours de Novembre étaient-ils si froids par ici ? Il resserra sa veste et croisa les bras contre son corps, son regard - complètement blasé - se posant vers les filles à la jupe courte qui passaient.

...

Il n'aurait jamais supporté être une femme, en fait.

Tout ce qu'elles devaient endurer juste pour être belles. Bon, celles-là n'étaient pas très jolies, il l'assumait, mais elles faisaient toutes leurs possible, mh. Là, par exemple, son regard s'attardait sur les jambes - trop blanches, trop maigres - d'une de celle-ci. Nouvelle grimace. Mais quelle différence, quelle loie physique avait-elle permis à l'homme d'être plus frisquet que la femme ? Et les Yeowang se plaigna... son fil de pensée s'arrêta lorsqu'un jeune homme passa, beaucoup plus légèrement vétu que notre blond national. Et là, ses sourcils s'abaissèrent considérablement - tout comme son oeil droit sembla tressauter une fraction de seconde. Quel message essayait-il de lui envoyer, ce pauvre Dieu ? Qu'il était un sous-sexe à part des hommes et des femmes ? Il soupira et tourna la tête, profondément vexé dans son orgueil - dans sa propre virilité, sa masculinité, sa... il était déjà en train de s'enfoncer la tête au creux de sa main, une jambe croisée sur l'autre, les yeux fermés et la tuque qui descendait presque jusqu'à ses yeux. Réfléchir. C'était dur, de réfléchir, quand toutes nos neurones étaient momentanément sur pause pour cause de gel. Que faisait-il ici, à la base, déjà ? Ah oui, il cherchait ce gros nul. Ce gros nul qui ne cessait de l'éviter chaque fois qu'il croisait son regard et qui sortait avec une des filles les plus canons de Kyung - ... autant ne pas s'enfoncer. Il se redressa enfin au bout de quelques minutes, après avoir jugé que ses fesses avaient assez souffert sur ce bloc de glace. Une vraie torture. Mais où était Hee quand il avait besoin de lui ? Tant pis, il se débrouillerait seul.

Des cours, des cours... n'importe quoi, il n'en avait pas du tout besoin. Bo n'était pas un attardé. Non, d'accord, il n'avait pas les notes les plus hautes de son cours ; mais il n'était pas du tout en dessous de la moyenne. Mais pour arriver à ses fins, il fallait parfois piler sur son propre orgueil. Cette fois, c'était exactement ce qu'il faisait. Et tiens, justement, il venait de repérer le dit « gros nul. » Ses lèvres se pincèrent en une moue douteuse. Okay, gros nul, c'était finalement un terme qui ne lui allait pas réellement bien, maintenant qu'il le regardait comme ça. Qui marchait aux côtés de la belle Mee Na, parce qu'il avait trop la classe. Il haussa un sourcil, croisant les bras alors qu'il l'observait de loin. Qui détournait aussitôt la tête lorsque la belle l'embrassait sur la joue et rejoignait probablement ses copines. Il attendit quelques secondes. Personne. Ah, il sortait ses bouquins là... il allait pas bosser, comme ça, dans le froid, en plein - début - de novembre, quand il ventait si fort ?

Ah, oui, il semblait qu'il n'y avait que lui qui était congelé, aujourd'hui.

Eh ben, il n'avait plus que ça à faire. S'approcher, lui demander ces foutus cours, entendre sa réponse (positive, évidemment), et dégager le terrain sans un mot après avoir fixé un rendez-vous ou, même, avoir obtenu son numéro de portable pour en fixer un ! Il y avait forcément quelque chose qui se cachait sous ça, pour qu'il l'évite de la sorte. Peut-être son charme irrésistible, pensa-t-il sans réellement se prendre au sérieux, un sourire figé au coin de ses lèvres alors qu'il se rapprochait de plus en plus de l'autre. Hop, pas de cérémonie. Une main passa dans le champs de vision du Yumyeong, repoussant les bouquins pour faire de la place alors qu'il laissait lourdement retomber ses fesses sur la table. La tête haute, son pied se glissa sur le banc, l'autre jambe tendue vers l'avant alors qu'il posait ses mains sur cette même table. Puis, sa tête retomba à son tour, son regard se figeant dans celui du plus vieux. L'expression de son visage redoubla de sérieux lorsque le plus vieux leva la tête pour croiser son regard.

Hello, Jun Wan.

Puis, un sourire brisa le sérieux de son visage, mince - mais plus qu'expressif. Il se laissa retomber de côté, s'appuyant sur son coude, sa tête se posant contre son poing pour être à niveau du visage de l'autre. Bon, vu de loin, ça paraissait probablement un peu étrange comme position, mais lui ne voyait que son visage.

J'aurais besoin de cours particuliers.

« J’adore l’hiver ... les filles ont froids et elles se couvrent enfin ! Terminé la saison des minis jupes, d’ailleurs elles devraient toutes porter une immense habit de neige … comme les enfants ! »

Un long soupire s’échappa de ses lèvres alors qu’il posa son regard vers la jeune femme. Oui, d’accord il l’accompagnerait jusqu’à la sortie de l’école. Au fond il n’avait pas réellement le choix, c’était bien normal de le faire et puis il lui devait bien ça ! Il hocha doucement la tête et glissa délicatement sa main contre la sienne, ses lèvres s’étirant pour former un sourire. Une petite marche ne lui ferait pas réellement tort non plus ! Mee Na aborda une adorable bouille comme à l’habitude – face à ses efforts envers leurs couples- et son sourire devint finalement plus franc. Ce n’était pas normal de devoir faire des efforts, il le savait et pourtant les choses ne s’amélioraient pas. Ils restaient toute fois à ce stade, un couple qui restait ensemble par simple habitude.

Le temps n’était définitivement pas à son meilleur, mais encore tolérable pour le mois de novembre. Il préférait d’avantage l’hiver à l’été. C’était plus facile pour lui, il n’avait pas à parler des belles grandes jambes qui se promenait de façon arrogante dans les couloirs de l’école. Ce n’était pas son genre et de toute façon, il trouvait ce genre de conversation tout à fait déplacé et vulgaire ! Il avait crut remarquer que les femmes étaient pourtant pire que les hommes ! Il écoutait souvent Mee Na parler avec ses copines ou encore le bavardage de Xie Lei et sincèrement … avant d’arriver ici, il n’aurait jamais crut que des mots aussi crues pouvaient sortir de bouche aussi angélique ! Non mais c’était tout de même assez outrant, de les entendre parler de la taille des sexes de leurs conquêtes ou encore de dire « Vous savez ! La toute petite sensation que l’on ressent juuuuuuste avant de venir ! Oh seigneur ! ». Les femmes sont complètement hypocrite, elles semblent toutes bien éduqué et posséder une classe indestructible. Laissez moi vous le dire .. des femmes buvant du champagne, se croyant entre fille … c’est à donner des cauchemars ! Il continua donc la marche en silence, glissant sa deuxième main sur celle de Mee Na, tentant simplement de réchauffer cette toute petite parcelle de peau qu’il pouvait –Sans être trop gêner- toucher, laissant son esprit vagabonder on ne sait où. C’était préférable, il aimait beaucoup ses copines mais chaque fois qu’elles riaient trop – comme à ce moment précis- il refusait catégoriquement d’écouter leurs conversations. Sa petite amie pivota rapidement, jugeant qu’il devait la laisser à cet endroit précis. Il baissa lamentablement les yeux, rougissant alors qu’elle posait ses lèvres contre sa joue, bougeant discrètement la tête pour s’assurer qu’elle n’essaierait pas d’atteindre ses lèvres. C’était un coup qu’elle lui faisait souvent ! Lorsqu’ils étaient seuls … il pouvait tolérer, mais pas en publique.

- Appel-moi si tu veux revenir en voiture.
- Promis !
- Bonne journée princesse !
- Je t’aime !

Il se contenta une fois de plus d’hocher de la tête, souriant bêtement à ses paroles. Pauvre Mee Na. Il haussa simplement les épaules, laissant glisser son sac de son épaule pour farfouiller dans celui-ci. Le temps n’était pas assez mauvais pour ne pas y rester, et étudier dehors ferait changement !

blablabla~ Rien ne rentrait. C’était peut-être une mauvaise idée que d’étudier dans tout ce grabuge ! Tout le monde parlait, riait … rien à voir avec son humeur présente. Il leva brusquement les yeux alors que son livre se faisait replacer par des – jolies- fesses. Il resta un instant interdit, les yeux ronds à observer Bo qui agissait – comme d’habitude. Rien ne semblait déranger cet homme, prendre une position aussi subjective, le regarder d’une façon si nonchalante et pourtant … si féline. Des illusions, des hallucinations, des illusions d’hallucinations de merde à la con. Pourquoi le regarderait-il avec envie ! Il était complètement hétéro ce mec, rien à voir avec lui et jamais ce gars s’intéresserait à lui. Il lui manquait définitivement les attraits pour qu’il le regarde de cette façon. On n’avait qu’à regarder la manière dont il regardait le décolté de Mee Na pour savoir que lui … c’était les seins qu’il aimait ! Il fronça les sourcils, secouant discrètement la tête avant de mordiller sa lèvre inférieur. Doux jésus, pourquoi avait-il de si jolies lèvres ? Douces, gonflées, en cœurs, rosées, invitantes … elles devaient être agréable à embrasser. Ses yeux glissèrent doucement contre son corps tandis qu’il imaginait facilement ses mains faire de même, détailler chaque parcelle de sa peau, caressant son petit ventre plat, déviant jusqu’à ses fesses parfaitement galbé pour les- Il ouvrit grand les yeux une seconde fois, heureusement pour lui juste après sa demande … s’il savait ce qu’il s’imaginait à l’instant même, il ne lui demanderait certainement pas des cours particuliers ! C’était immonde, pensa-t-il ! Il était tellement dégoutant. Penser de cette façon en regardant un autre homme. Imaginer ce genre de chose ne devrait pas être permis. Des cours particuliers. DES HAN ?

- QUOI ? Heu … beh, je veux dire pourquoi ? Des cours en quoi ? Enfin …

Il baissa rapidement les yeux, grattant nerveusement son nez suite à sa réaction exagéré. Pas tant que ça lorsqu’on se mettait un instant dans sa tête ! Des cours particuliers signifiait être seul avec l’objet de ses désirs et de passer du temps …. Seul avec l’objet de ses désirs à lui expliquer d’une voix naturellement … lasse puisqu’il ne devait pas savoir qu’il était … oui on a comprit. Ses mains se resserrèrent rapidement contre le tissu de son pantalon trop large, haussant les épaules.

- Je veux bien … Enfin, si tu crois que je peux t’aider … mais tu aurais dut demander a un Jayu … ou même plutôt à une Jayu … Elles ne sont pas spécialement canon mais … beaucoup plus intelligente que moi et.

Il arrêta là, sachant parfaitement qu’il en rajoutait trop. Comment devait-il réagir. Comment devait-il parler, penser, interpréter et surtout … que devait-il lui dire. Il devait voir la chose comme si c’était une femme qui lui demandait, enfin c’était ça non ? Il devait le voir comme quelqu’un que l’on ne trouvait pas attirant. Comme un homme est supposé voir un autre homme … normalement.

- Si c’est pour regarder les … la … le … de Mee Na ! Tu peux oublier maintenant, elle ne sera pas avec moi pendant les cours !

« Voilà ! Exactement comme ça. Protège ton trophée et montre lui que tu es un homme, un vrai ! Oh seigneur, j’peux voir son entre-jambe de près … beaucoup trop près ! »

Il dût se retenir face à la réaction du plus vieux ; ne pas rire. En tout cas, s'il ne savait pas trop ce qui se tramait dans la tête du chef des Yumyeong, il savait une chose : il était surpris de le voir là, assis à la place de ses cahiers. Si c'était une mauvaise ou une bonne surprise, ça, il ne savait pas. Mais à en juger par l'expression qu'affichait le visage de Jun Wan, c'était probablement une mauvaise surprise. Ses yeux roulèrent sur eux-mêmes alors qu'il bafouillait une réponse un peu incohérente. Mais oh, merde. En quoi voulait-t-il des cours ? Cette question le prit un peu par surprise. Honnêtement, il n'y avait même pas pensé. Le détail le plus important. Mais quel idiot... on s'en fiche de toute façon, de quel cours il veut ! Enfin. Un peu.

mais tu aurais dut demander a un Jayu … ou même plutôt à une Jayu … Elles ne sont pas spécialement canon mais …

Il haussa discrètement un sourcil. Ah, voilà... il le voyait comme un gros pervers qui ne faisait que regarder les belles filles ? Okay - ce n'était pas totalement faux, mais pas totalement vrai non plus. S'il avait envie d'étudier il avait le droit ! Même si, pour le coup, c'était un gros mensonge. Il ne put s'empêcher de sourire et de tourner la tête lorsqu'il ajouta le commentaire sur Mee Na. C'était vrai que le décolleté de Mee Na, c'était quelque chose. Chose à laquelle aucun homme normal ne pouvait résister ! Et ça, c'était pas parce que les hommes étaient toutes des bêtes assoiffées. On appelle ça : la nature des choses. Bref, en dehors de tout ça, il y avait un jeune homme tout aussi intéressant qui le regardait, l'air pas du tout menaçant et encore moins naturel. Il reprit son sérieux, réfléchissant à toute vitesse. Jun Wan, n'était-il pas bon en langues ? Oui, voilà. Il se racla la gorge et se redressa lentement, posant ses mains sur ses propres cuisses.

En Allemand !

Voilà. C'était parfait, ça ; une réponse toute naturelle, pas trop idiote. Après, fallait voir l'autre côté de la chose, l'Allemand n'était qu'un cours optionnel et pas particulièrement important. Enfin, sauf si on considérait l'idée que les crédits, c'était important. Ouais, c'était la clé de la réussite. C'était ça, sa raison. Et dire qu'il n'y avait pas pensé avant... ou plutôt, que son cher bras droit n'y avait pas pensé à sa place. Il joignit ses mains une à l'autre et posa son regard vers Mee Na, qui marchait avec ses copines un peu plus loin et qui s'en allait il ne savait où. Il l'observa un instant en silence, avant de parler à nouveau.

Si je voulais vraiment reluquer ta copine, j'aurais été lui demander des cours à elle directement, mh.

Il reporta son attention à Jun Wan et haussa les épaules. Autant être franc, s'il savait déjà qu'il n'était pas « complètement indifférent » à la jeune femme avec qui il sortait. Il se laissa enfin retomber contre le banc pour être à niveau de l'autre. Il était déjà assez petit comme ça, autant ne pas en rajouter pensa-t-il, trouvant l'idée presque hilarante. Il s'appuya tout de même à la table, se penchant considérablement vers l'autre, les lèvres pincées et retroussées. Il resta silencieux un bon moment.

Dire que Jun Wan n'était pas attirant était un mensonge. Mais à la base, la raison pour laquelle il cherchait à le voir dans un environnement un peu plus... intime, ce n'était pas pour une nuit avec le bel étalon. C'était simplement pour chercher ce qui se tramait derrière tout ça. À savoir : pourquoi était-il si mal à l'aise chaque fois qu'ils se retrouvaient, ou presque, seuls dans une pièce. Pourquoi il évitait toujours son regard, et ça même pendant les conseils. Pourquoi il ne lui adressait jamais la parole, pourquoi il l'évitait tout simplement et tout bonnement au fond. Soit, ce n'était pas étonnant au final, que le grand chef des grands Yumyeong n'ait pas envie de se faire voir en compagnie du chef de la confrérie la - probablement - plus inutile de l'université, mais à ce niveau là, ça en devenait personnel. C'était beaucoup plus que professionnel, beaucoup plus qu'une histoire d'apparence. Sinon, il ne détournerait pas la tête chaque fois que le blond arrivait, et n'aurait aucun problème à lui parler lorsqu'ils se trouvaient seuls à seuls. Ce qui, au final, énervait notre blond au plus haut point. Autant le dire, l'attention l'aimait et même s'il avait le don de rendre les gens mal à l'aise, ça n'était jamais arrivé à ce point là. Ça méritait donc qu'il s'y penche et observe la chose d'un peu plus prêt. Au pire des cas, il s'amuserait à le rendre encore plus mal qu'il ne l'était déjà. Comme il était resté silencieux plusieurs secondes, il cligna des yeux comme pour s'excuser de son absence temporaire dans un monde inconnu et ficha son regard vers le siens.

Pas spécialement canon ?

La déception dessina les traits de son visage alors qu'il se redressait pour s'écarter pour de bon, la tête visiblement ailleurs. Ou plutôt, le regard visiblement ailleurs, parce qu'il était parfaitement conscient de sa présence auprès du leader de la confrérie la plus superficielles - enfin, selon lui, évidemment, mais ça, c'était Bo après tout. Il frotta ses mains contre ses cuisses pour refroidir le bout de ses doigts, baissant la tête, son foulard noir retombant sous son menton pour révéler des lèvres bleutées. Oh, Dieu, il ne survivrait pas à l'hiver cette année !

Dis donc, j'aimerais pas être à Jayu pour me faire juger de la sorte par le mec le plus réputé de l'école.

Il leva la tête et observa la population aux alentours. Qui avait décidé de sortir par un temps si merdique évidemment alors que lui avait du mal à supporter la plus petite brise de vent.

Je pensais que t'étais le seul pas vraiment superficiel dans le tas, ça me surprenait puisque tu diriges cette bande d'idiots. Et là tu juges comme ça ! Mais, ha, encore des illusions, Boh, ça change pas grand chose au fond. Alors -

Sa main se glissa avec difficulté à l'intérieur de sa poche pour sortir le petit électronique - glacé lui aussi - qui lui servait communément de : portable. Il prit un moment à l'ouvrir, ses doigts congelés maladroits sur le petit clavier, et il lâcha même un juron. Au bout de deux minutes, après avoir accédé à son carnet d'adresse et avoir tapé et retapé le prénom de Jun Wan (dont il se rappelait par coeur, mais qui ne le faisait pas ?), il tourna la tête vers lui et lui et haussa les deux sourcils. Retardé ou quoi ?

... aloooors ? J'attend que tu me donnes ton numéro, you know.

Jun ouvrit grand les yeux, pinçant les lèvres suite à ses paroles. Il n’avait pas voulut, ce n’était pas pour. De toute façon ce n’était pas pour lui qu’il avait dit ces paroles, elles étaient tout droit destiné au grand blond. Parce que lui il n’en n’avait que faire, des femmes. Il secoua rapidement la tête, baissant les yeux par regret, il avait définitivement été idiot et impoli. C’était déplacé et il n’avait certainement pas quoi juger les gens, c’était tellement stupide. Omo, et si l’une d’entre elles avait entendu ? Sa main se posa doucement contre sa bouche comme pour réparer l’erreur. Bravo mon grand, maintenant il te prend pour un mec qui regarde la beauté avant tout. Pour un mec qui regarde les femmes. Il afficha une moue, retroussant les lèvres, après tout ce n’était pas grave. Il devait maintenir le fait qu’il était hétéro, SURTOUT avec lui. En fait avec tout le monde, il avait bien réagis … où plutôt il avait bien gaffé. C’était étonnant à quel point il se sentait toujours sur la défensive lorsque le blond lui parlait. Le regard toujours ailleurs, les paroles que rarement directe – seulement en cas comme celui-ci … lorsque Bo et lui étaient seuls … évènement qui relevait pratiquement des applaudissements ! Il soupira discrètement. Il patientait pour obtenir son numéro de téléphone. Bo aurait son numéro. Prenons une seule nouvelle choc à la fois mesdames et messieurs, aucun besoins de brusquer les choses, aucun besoins de le faire courir à des kilomètres à la ronde. Respirons simplement, calmement, laissons le attendre encore quelque seconde.

Il fronça rapidement les sourcils, posant franchement son regard dans celui du plus jeune. Il préparait un coup foireux, ça sentait « l’expérience Bo » à plein nez. Fallait pas être une lumière pour savoir que Bo n’était pas le genre qui agissait seulement pour agir. Encore moins vouloir prendre des cours avec LUI … encore .. simplement prendre des cours. C’était louche, très louche et pourtant il savait parfaitement ce qu’il allait faire. Prendre ce fichu téléphone, le fermer et tout simplement l’envoyer balader. Il ne pouvait pas prendre le risque que quelque chose dans son attitude, dans ses mots ou encore dans ses yeux le dénonce. Il pointa le bout de sa langue contre sa lèvre inferieur, glissant celle-ci dans un ultime effort pour se convaincre et refuser. Il laissait une chance incroyable lui passer sous le nez et au fond ce n’était pas mal.

- Je ne suis pas superficiel, j’ai dis qu’elles n’étaient pas spécialement canon. Ça n’écarte pas les possibilités d’une beauté intérieur ou encore d’un charme incroyable. Je n’ai pas dis qu’elles étaient moche non plus.

Il approcha doucement son visage du sien, tentant de garder une certaine assurance, qui flancha automatiquement qu’il fut assez près pour voir parfaitement ses traits. Il baissa rapidement les yeux tandis que sa main prenait derechef le portable du blond avec la ferme intention de le fermer. Il posa ses petits yeux noirs contre l’objet et toute sa volonté s’effaça, ses doigts cliquant déjà contre les touches qui composaient son numéro. Il hésita toute fois avant de lui remettre le téléphone, des millions de scénario plus paranoïaque les uns des autres lui entrant brusquement dans la tête. C’était louche et pourtant il ne pouvait que dire oui. Il leva doucement le regard, après s’être assurer que ses joues n’étaient pas en feux, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres.

- Après si tu m’accuse de juger, c’est bien parce que tu es un temps soit peu d’accord. Si non tu aurais objecté dès le début.

Il haussa un sourcil, accentuant son regard arrogant. Il était un dur, oui un dur de dur. Oh seigneur, des chaleurs. Il réalisait enfin que les choses n’étaient en aucun cas à son avantage. Il devrait lui parler, le regarder et même à la limite le toucher. Il coinça sa lèvre inferieur entre ses dents parfaitement aligné. Strictement professionnel. Il lui parlerait uniquement de chose qui concerne l’allemand, ne le toucherait jamais – ou par accident- et le regarderait que lorsque ce serait nécessaire. Peu importe ce qu’il avait en tête, il ne tomberait pas dans le panneau puisqu’il savait que quelque chose se tramait.

- Combien de fois par semaine Bo ?

Jun posa ses mains contre le banc, pivotant finalement le corps pour lui faire face. Comme n’importe qui aurait fait. Au fond, ce n’était pas si difficile, de le regarder et de lui parler. Ce n’était pas la fin du monde et il ne savait en aucun cas qu’il fantasmait sur lui depuis des lustres déjà. Rien ne le prouvait, rien ne démontrait qu’il était aux hommes. Rien ne prouvait qu’il devait user de toute ses forces pour ne pas couiner suite à la nouvelle. Il releva simplement le visage pour mieux le voir, lui adressant le plus beau sourire qu’il pouvait lui faire.

- J’imagine une fois .. ou deux fois peut-être. Tu as un emploi du temps charger quand même … j’imagine aussi que Hee sera avec nous.

Il n'avait pu s'empêcher de sourire lorsque l'autre s'était automatiquement mit sur la défensive à ses paroles. Ou, en tout cas, s'était justifié de ce qu'il avait dit. Ah, ça, c'était bien des paroles de saint. Jun Wan n'en donnait pas l'impression, mais à force de le côtoyer dans les conseils, il avait apprit à comprendre que chacune de ses idées étaient pour le pacifisme, le respect, la sécurité et ce genre de trucs là. Jamais il n'avait osé s'imposer lorsqu'il s'agissait d'une bataille de sexe ou d'une idée de fête. Certes, il l'avait vu aux côtés de Mee Na dans les fêtes à reprise, mais il n'avait jamais eut la chance de le voir l'embrasser ou quoi que ce soit. En tout cas Bo s'était dit, sur ce point-là, que c'était simplement parce qu'il n'aimait pas l'affection « publique. » Bo le comprenait, sauf que, lui, rien de cela ne le dérangeait vraiment. Et puis, être vu dans les bras d'une fille un jour pour flirter avec une autre le lendemain et se retrouver dans la chambre d'une troisième le vendredi soir, ça, il s'en fichait. De toute façon, ce n'était pas comme s'il avait une réputation de « gentil garçon » à garder. Bon, il n'était pas non plus comme un eodum, genre, Mi Hwan, mais quand même. Il leva doucement la tête pour faire mine qu'il l'écoutait mais ne pu s'empêcher de laisser un petit rire traverser ses lèvres à ce qu'il lui dit. En effet, il était du même avis ! Par contre, il ne partageait certainement pas cette vision des choses : la beauté intérieure. Si on voulait se faire remarquer, il fallait la beauté extérieure aussi ! Il grimaça.

J'ai pas dit que j'étais pas d'accord. Eh, Wan-Wan, tu sais autant que moi que la beauté extérieure compte plus dans cette société que la « beauté intérieure. » Qui n'existe pas trop à mes yeux.

Il se tourna lentement vers l'autre et passa une jambe par dessus le banc pour se retrouver face à ce dernier, l'air de réfléchir profondément à ses paroles. Bo, un raisonnement ? Non, non jamais ! Juste des façons de voir les choses un peu spéciale. Et ne jamais se cacher la face, surtout. Tandis que le monde entier clâme que l'important n'est pas à l'extérieure de la personne, lui clamera tout haut que c'est la première chose qui l'attire à une personne. Après si ça colle, c'est tant mieux, mais tout le monde savait également que Bo n'avait jamais eut de copine fixe. Et qu'il ne comptait pas non plus en avoir. L'amour, c'est trop étouffant, selon le blond. L'amour ça rend fou, ça étouffe, et ça vous change surtout. Et Bo n'était pas assez modeste pour dire qu'il n'avait pas envie de changer... parce qu'après tout, la clé à toutes les questions est d'avant tout s'aimer pour réussir dans la vie. Alors non, pas question de dégringoler pour ce genre de choses. Tout ça pour dire que...

Une personne peut être gentille, généreuse et intelligente. Mais moche. Et si elle est moche, genre ultra trop moche, t'as pas plus envie de coucher avec cette fille, non ? Enfin, regardes...

Il chercha une personne du regard quelques secondes avant de la trouver, pour la pointer sans gêne.

Tu la vois, elle ? Cheveux gras, boutons, mains potelées... tu ne coucherais pas avec ça pour deux millions même si elle était gentille, non ?

Il haussa un sourcil, baissa la main et reposa son attention vers le plus vieux.

Enfin, tout ça pour dire que, moi, j'ai déjà rejeté une personne à s'inscrire chez Jinsil parce que c'était un vrai de vrai geek. Il est à Jayu, maintenant, tant mieux pour lui.

Il haussa les épaules et le laissa prendre son portable, levant un peu la tête pour observer les chiffres s'inscrire sur l'écran. Sourire aux lèvres. C'était gagné d'avance, de toute façon. Il reprit son portable pour le refermer par après.

Combien de fois par semaine Bo ?

Il frissonna. Oh, oui, il avait frissonné ! C'était sa voix, le ton qu'il avait employé, et son prénom sur les lèvres du bel étalon. Ça coulait tellement bien. Et c'était pas pour dire, mais y'avait longtemps qu'un homme ne l'avait pas fait frissonner de la sorte. Bon, c'était rien de spécial, ni d'extravagant, ni rien non plus pour qu'il se jette dans ses bras et le supplie de quelconque façon. C'était juste un : woah, t'as la classe, même si ça se voit à des milles que t'es trop coincé ! Parce que bon, fallait pas le cacher, son prénom sur les lèvres d'une femme c'était carrément bandant. Bah, si la femme était belle. Genre, Mee Na, chose dont il pouvait toujours rêver parce que cette fille était inateignable et qu'il avait déjà fait un trait sur elle dès la première baffe. À savoir si Jun était aussi timide avec les garçons de son âge, ça il était impatient de le voir : en privé. Il pinça les lèvres, leva les yeux au ciel, et haussa à nouveau les épaules.

Moi je dirais bien tous les soirs, mais eh t'as une vie sociale autant que moi. Deux fois, si c'est ton maximum. Sinon, pour Hee euh... non, pas vraiment. Il prend mes notes en cours, faudrait pas non plus que je prenne l'habitude avec toi hein ? Sinon, la leçon servirait pas à grand chose. Surtout qu'on sera juste nous deux et qu'il y aura normalement rien pour me déranger. Et comme ta copine sera pas là, non, y'aura rien.

Il sourit, glissant son pouce sous le clapet de son portable pour l'ouvrir. Il retrouva le nom de Jun Wan dans ses contacts et lui envoya un message qu'il tappa bien rapidement. Quelques secondes plus tard, la sonnerie du plus vieux retentit, lui annonçant qu'il avait reçu un nouveau message texte.

J'imagine que tu voudras quelque chose en retour ^w^ et l'argent tu n'en as pas besoin ~~ dis-moi tout ?

Évidemment, on ne pouvait ignorer la signature du message qui se lisait « Prince Bo.

» Il lui adressa un sourire moins discret cette fois.

Bah, quoi ! Tu me blâmeras pas de vérifier si c'était le bon numéro hein.

Jun ne put retenir un rire à ses paroles. Contraste imminent entre les deux jeunes hommes. Ils n’étaient pas exactement le contraire l’un de l’autre, Bo n’était tout de même pas le diable en personne – et lui n’était pas non plus dieu ! Dieu n’aime pas les gay. Enfin, c’est ce qu’ils disent à l’église. – il était simplement un peu trop franc. Il le savait parfaitement et au fond ça ne semblait même pas le déranger. Dire les choses comme elles sont en réalité est une capacité que beaucoup de gens n’ont pas –Heureusement ! – et qui d’ailleurs est souvent très mal perçus. Au fond personne n’aime se faire cracher en pleine figure non plus ! Sa main se posa contre la palette de sa casquette, réajustant machinalement celle-ci.

- Attention au Karma Bo ! Surveille ce que tu dis parce que ça pourrait aller très mal pour toi en amour. Je dis ça comme ça mais, madame la friteuse sur patte pourrait être celle qui ironiquement fait chavirer ton cœur ! Laide ou pas, stéréotype ou pas … on ne décide pas qui on aime ! On aime un point c’est tout, alors fais bien attention au karma !

Il soupira de façon dramatiquement exagéré comme pour accentuer ses paroles. Il croyait fermement au Karma. Il était lui-même une retomber du Karma. Comment expliquer autrement la chose ? Son père détestait tellement les femmes qu’il avait eu un fils homosexuel. Après comment ne pouvait-il pas croire de toutes ses forces en cette vision de la vie. Il y a certes des choses qui nous échappent mais, il ne faut pas non plus courir derrière la malchance !

- Moi, je l’aurais accepté. Il ne faut pas non plus penser que la beauté extérieure ouvre les portes sur tout ! Si tu parles de qui je crois, il aurait été un très grand avantage à ta confrérie ! Kyung Nae est probablement la personne la plus intelligente de tout l’uni ! Et sincèrement, il aurait – sans t’offenser – remonter la moyenne des Jinsil … et avec un esprit assez vil tu aurais même pu t’en servir comme revenu. C’est probablement un futur Bill Gates ce mec !

Il pinça rapidement les lèvres suite à sa dernière phrase, bien évidemment, il devrait dès maintenant se rentrer dans la tête que le gamin ne verrait jamais la chose comme lui. Pour lui il n’y avait rien d’alarmant à leur futur petite soirée ensemble. Il n’était pas une femme, il n’avait rien d’une femme et donc par conséquent il ne le verrait jamais comme lui le voyait. Il fallait se faire une raison au plus rapidement. L’attirance physique était facilement surmontable et il pouvait sans aucun doute passer par-dessus tout ça. S’acharner à croire qu’il pourrait éventuellement ce passer quelque chose était remuer – tout seul – le couteau dans la plaie. Il fallait s’y faire de toute façon, il passerait toute sa vie à rencontrer des hommes qui lui plairait et il ne pourrait tout simplement jamais aller plus loin que la pensé. Parce qu’il se marierait avec Na. Tout simplement parce qu’il la fiancerait et qu’ils vivraient toujours cette relation, bien entendu en bon mari, il ne ferait jamais rien pour la ridiculiser. De toute façon la jeune femme était bien assez susceptible comme ça ! Pas besoins de jouer avec le feu non plus !
- Mm, on débutera par le mercredi et le vendredi … ou le samedi si tu préfère. Si tu es si mauvais que ça, on augmentera simplement les journées. Pas besoins d’y aller trop fort dès le début si non, tu risque d’appréhender les cours du soir et au fond, tous les soirs, ça ne te laisse plus grand temps libre !

Il baissa rapidement les yeux alors que la sonnerie de son portable retentissait. C’était déjà Mee Na qui voulait qu’il la conduise quelque part ? Il pinça rapidement les lèvres, ouvrant le petit objet avant de constater qu’il avait tout faux. Il roula les yeux tout en esquissant un sourire franc. Pauvre Bo. Il leva simplement les yeux pour écouter sa réplique alors qu’il tapait déjà sa réponse. C’était évident, Jun était exactement le type de personne qui donnait un faux numéro, surtout à quelqu’un qui savait parfaitement comment et où le retrouver, qu’ils allaient se croiser tout les jours – comme toujours- et qu’ils allaient avoir une réunion toute les fin de semaine – depuis maintenant un très long moment-. Jun était exactement le genre de personne qui aurait l’audace de simplement envisager à donner un faux numéro. Il haussa un sourcil, relevant la tête alors qu’il appuyait sur envoyer.

« Je ne sais pas, tout dépend de ce que tu as en tête. Sache pourtant que je suis dur à satisfaire et je doute que tu aie ce qu’il faut pour … Babo »

Son sourire devint plus grand au fur et à mesure qu’il repensait à ses mots. C’était déplacé mais le blond le prendrait au second degré, il n’envisagerait jamais la chose comme sérieuse. Puisque lui-même n’avait pas écrit son texte de façon rationnel. Une façon amusante de parler un point c’est tout.

- J’imagine que tu va t’assurer souvent qu’il est toujours bon … essaie toute fois de ne pas faire ça pendant tes cours d’allemand !

Nouveau sourire. Un futur Bill Gates ? Ah oui, c'était pas mal comme vision des choses. Mais Bo n'en avait pas après l'argent de ses membres. En tout cas, lui, il n'en avait pas besoin, ça c'était déjà confirmé. Si, après, on s'imaginait que Jinsil était le genre de confrérie à faire des dons pour des causes typiques, on se mettait le doigt dans l'oeil. Bo soupira et haussa les épaules, se contentant de ne pas lui répondre pour le coup. Le mauvais karma ? Ils pouvaient en parler des heures et des heures de temps. Bo ne croyait pas réellement au « mauvais karma », mais il croyait toutefois que rien n'arrivait pour rien. S'il était avec Jun Wan, par exemple, à cet instant, c'était pour une raison. Autrement, Jun Wan n'existerait même pas dans sa tête. Bref. C'était le genre de réflexion idiote que le blond avait l'habitude de se faire. Il hocha simplement la tête lorsqu'il lui proposa le mercredi et le vendredi, resserrant imperceptiblement les dents à son commentaire. Il n'était pas si mauvais que ça. Oh, l'orgueil.

Malgré tout, le plus vieux s'était prit au jeu. Et il baissa les yeux lorsque celui-ci leva la tête après avoir lu le message, pinçant les lèvres alors qu'il le regardait taper sa réponse en vitesse. À vrai dire, Bo le testait. C'était plutôt évident à savoir lorsqu'on le connaissait. Si Bo s'était mis en tête que Jun Wan était un radin éternellement coincé, il allait devoir se faire à l'idée que Bo agirait de la sorte avec lui. C'est à dire : d'une façon pas du tout appropriée. Le mettre mal à l'aise, lui faire faire des choses qu'il ne ferait pas à la normale. Surtout, ne pas cacher qui il était vraiment simplement pour s'attirer la sympathie ou l'amitié de Jun Wan. S'il voulait être son ami, après tout ça, là, on pouvait dire que c'était un vrai ami. La sonnerie de son portable retentit, et le plus jeune baissa la tête pour l'ouvrir à nouveau. Un message de Jun Wan, tiens, comme c'est étonnant. Il tira la langue à son portable - comme si l'autre ne le voyait pas - en lisant le mot de fin. Tiens, il avait mit un coeur. Ça le fit presque rire. Ah, les fameux jeux de mots ; il y en avait à la tonne à faire avec son prénom. Ce qui ne l'enchantait pas tout le temps, mais lui donnait tout de même l'occasion de bien en rigoler. Il appuya sur la touche pour répondre et réfléchit plusieurs secondes sans ne rien écrire. Puis, il réalisa qu'il ne savait pas du tout quoi écrire. Il releva donc simplement la tête aux mots de l'autre et perdit doucement son sourire, remplacé par un air soucieux cette fois. Enfin...

Holà ! Ce n'est pas mon genre, maître Wan-Wan.

Nan, moi, mon truc en cours, c'est plus de balancer des papiers aux autres. Tant qu'à déranger le cours, autant le déranger correctement.

N'importe qui aurait pu s'attendre à ce qu'il rajoute « Mais non, je blague ! »... mais, non. C'était Bo, il ne rajouterait certainement pas ça puisque c'était vrai. Comportement enfantin mais totalement assumé. Il observa l'heure qu'affichait son portable et commença à ramasser ses trucs. C'est-à-dire ; son sac, qui trônait seul sur la table. De toute façon, il n'avait toujours pas oublié à quel point il se les gelait et avait tout simplement trop hâte de rentrer pour se réchauffer sous ses couvertures. Il passa le sac sur son épaule et se frotta les mains pour les réchauffer avant de se lever face à l'autre.

Bon, c'est pas que t'es chiant, mais on se les caille ici. Donc je rentre.

Il se dégagea bientôt de la table et fit quelques pas avant de s'arrêter, comme s'il avait oublié quelque chose. Ah, oui ! En regardant l'heure, c'est la date qu'il avait voulu vérifier. Pauvre con. Il avait oublié le détail le plus important. Il se tourna vers l'autre après avoir réfléchit quelques secondes. Il avait bien dit le mercredi et le vendredi, hein ? Il n'allait pas patienter une semaine. La patience n'était malheureusement pas une vertu de notre blond national (mais qui ne le savait pas déjà, mh). Il n'avait qu'à choisir le jeudi plutôt que le mercredi. Il revint sur ses pas, glissant ses mains dans ses poches alors qu'il se penchait au-dessus de l'épaule de l'autre.

Donc, demain vers 18h. Chez moi. On est bien mercredi demain, hein ?

- Heuu Bo ! Je, non pas demain ! En fait j’avais plutôt en tête la semaine prochaine pour débuter et je. Oui bon, demain j’ai quelque chose de prévue avec Mee Na alors …

- Alors … ce sera la semaine prochaine … À moins que tu veules que ce soit vendredi. Mm oui bon.

- Parce que si tu ne veux pas vendredi … ça ira à mercredi prochain hein !

Holà ! Il avait presque éclaté de rire face à l'affolement de son nouveau tuteur. Évidemment, demain. Bo n'était pas patient et lorsqu'il voulait quelque chose c'était maintenant, ou le plus tôt possible, pas dans deux semaines ou dans trois mois. Un sourire dessina le coin de ses lèvres et ses yeux roulèrent d'eux-mêmes. Jun Wan était donc un garçon nerveux. Ou peut-être qu'il ne l'était que face à lui, mais ça, il en doutait fortement. Il y avait vraiment un malaise qu'il n'arrivait pas du tout à comprendre chez lui. Il posa ses mains sur ses épaules et se pencha lentement vers lui, appuyant une légère pression contre celles-ci, les massant de ses doigts douloureusement refroidis et rouges. Puis il appuya son menton contre sa tête et ferma les yeux, soufflant, comme pour lui indiquer de souffler à son tour. N'importe qui aurait pu croire, de loin ou de prêt, qu'il expliquait à Jun Wan comment accoucher d'un gosse. Pas qu'il s'y connaissait, non, réellement... Il ouvrit les yeux, son regard se posant droit devant lui.

Relaxe Wan-Wan. Tu crois que je vais te bouffer ou quoi ?

Il lâcha les épaules du plus vieux et se redressa, replaçant le sac sur son épaule en même temps. Haussement d'épaule. Ça ne faisait que l'arranger au fond, et sur ce point là, le prince de Yumyeong ne saurait le contredire. Et s'il le contredisait, de toute façon, il serait parti avant même d'avoir eu le temps de prononcer la première syllabe de négation. Ses mains retrouvèrent ses poches qui, entre-temps, avaient déjà eu le temps de devenir glaciales elle aussi. En même temps, tout lui semblait glacial sur le moment. Même Jun Wan lui semblait froid. Quoi que, là, il aurait volontiers profité de la chaleur de la peau qui dépassait de son sweat - c'est-à-dire, son cou, si chaud, oh si chaud. Voilà, il avait un besoin urgent de chaleur et s'il ne rentrait pas bientôt, il se fouterait les mains partout là où il ne le fallait pas au risque de se prendre une droite. Quelle idée étrange, d'ailleurs, et il réalisa enfin qu'un court silence était passé pendant lequel il avait eut le temps de méditer sur beaucoup trop de trucs pour être considéré normal. Il soupira et tourna la tête au loin, cherchant une tête blonde parmi la foule d'élève. Ce qu'il trouva à la place ne fut pas réellement une tête blonde, mais plutôt une tête rousse. Et cette tête rousse ne faisait certainement pas partie de la gente masculine. Il pinça les lèvres, sa langue claquant contre son palais alors qu'il reconnaissait la petite amie de Wan, qui se dirigeait visiblement vers la table devant laquelle il était stationné.

Ça sera pour ce soir, donc, j'imagine...

Il cligna des yeux, observant la grâce féminine que dégageait la Sojunghan qui s'approchait lentement mais sûrement. Eh ben, de toute façon, s'il ne partait pas, c'était la demoiselle qui allait se faire un plaisir de le faire dégager d'ici quelques secondes. D'ailleurs, elle ne semblait pas très joyeuse à l'idée de voir son petit ami aux côtés du blond. Certes, le dit blond n'aurait jamais refusé une petite aventure avec la belle, mais sans le réaliser, celle-là, elle semblait tout tenter pour rendre sa vie un enfer. Sa soeur en premier lieu. Il baissa la tête, décrochant le regard et repoussant la saleté au sol ; geste inutile. Pourtant, on savait tous que Bo n'arrivait pas à détester les gens. Il reposa son regard vers le plus vieux une seconde avant de lever la tête vers Mee Na, qui à présent se tenait tout prêt des deux jeunes hommes et avait stoppé sa cadence ici. Apparemment, elle n'avait pas eu besoin de tant de temps que ce que Jun avait pensé. Du moins c'est ce qu'il jugea de l'échange. Il se contenta de hocher la tête et de lui adresser un faible bonjour, tout ça par courtoisie, avant de dire au revoir au plus vieux et de lui donner une heure. Puis, il rebroussa le chemin, pour de bon cette fois. Il s'arrangerait bien avec Mee Na si elle le questionnait, ce n'était pas son problème après tout...

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